🇦🇺 L’AUSTRALIE EST-ELLE TOUJOURS UN ELDORADO POUR LES BACKPACKERS ?

Par les temps actuels, nous sommes en droit de nous poser la question. L’Australie est-elle toujours un pays aussi attractif aux yeux d’un expatrié français, d’un backpacker ? Voici quelques pistes …

Avant toute chose, cet article relève de mon opinion personnel. D’accord, pas d’accord, je donne ici quelques arguments qui peuvent prendre tout leur sens.

À l’heure où de plus en plus de français font le choix de partir loin pour changer d’air, voyager et travailler, n’y a t-il pas une saturation ? Beaucoup d’entre eux choisissent d’ouvrir un Working Holiday Visa, un moyen efficace de travailler et voyager facilement pendant un an dans un pays membre du programme. Parmi ces pays membres, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les leaders du secteur.  Vivre, travailler et voyager sont-elles les clés du bonheur ?

AVANT

En 2011, j’ai choisi de partir en Australie par le biais de ce WHVisa. L’objectif étant de voyager, en finançant mon séjour par de petits boulots. Vous êtes alors qualifiés de “backpacker”, c’est-à-dire une personne voyageant en sac à dos. Partir loin, était un rêve à l’époque. Entre 2011 et 2012, environ 40 000 français étaient sur place. Cela représente une main d’oeuvre importante, et surtout bon marché dans le secteur de l’agriculture. Trouver du travail dans les grandes villes ne relevait pas d’un défi, bien au contraire. En 2011, beaucoup de restaurants recrutés dans le service ou la cuisine. Avec ou sans expérience, peu importe, vous appreniez sur le tas. En revanche, trouver une ferme était un tout petit peu plus difficile, dans la mesure où les fermiers profitent de la main d’oeuvre étrangère pour baisser les salaires et devenir plus rentable. Il a toujours été préférable de travailler à l’heure et non au rendement. C’est encore le cas aujourd’hui.

J’ai eu la chance d’avoir rapidement trouvé du travail. Dans un premier temps, dans la restauration près de Brisbane, puis dans la cueillette de fruits et légumes dans le Victoria puis dans le nord du Queensland. J’ai bien entendu connue la galère, dès que les fermiers deviennent réticentes à l’idée de bien vous payer. Par la suite, j’ai eu la chance de trouver un job, certes très difficile physiquement, mais bien payé. J’ai pu économiser assez d’argent pour voyager ailleurs. Parfois c’est une question de chance.

APRÈS

En 2015, beaucoup de choses ont changé. À commencer par le coût du visa, passant ainsi de 300 $ à 440$. Cela a pour objectif de freiner les étrangers à migrer vers l’Australie. Paradoxalement, le pays n’a toujours pas instauré de quota pour limiter les arrivées. De plus, partir en Australie n’a jamais été aussi banale. Aujourd’hui, dire à vos proches que vous quittez votre pays pour l’Australie, relève d’une banalité: “Je pars en Australie.” – “Oui moi aussi…”. Bref, ça ne fait plus rêver.

Le marché du travail a également changé. L’offre et la demande sont complètement déséquilibrées. Moins de travail, plus de backpackers. Par conséquent, beaucoup d’entre eux sont à la recherche d’un emploi, et parfois sont obligés de raccourcir leur voyage faute d’argent. L’expérience tombe à l’eau. Vous devez garder à l’esprit que vous n’êtes pas seuls à rechercher un job. Parmi vous, allemands, américains, italiens, anglais et d’autres nationalités font la même chose que vous. La concurrence est rude. Entre 2012 et 2013, le gouvernent australien a délivré 249 231 visas. Entre 2014 et 2015, 226 812 visas ont été distribués. Signe que le pays est de moins en moins attractif. L’emploi est en déclin. Le pouvoir d’achat diminue.

La réputation des backpackers s’est aussi ternie avec le temps. Notamment celle des français. Qualifiés de malhonnêtes ou de voleurs, une expression est née: le “french shopping”, c’est-à-dire, faire ses courses à la française, en remplissant le caddie et sortir discrètement du magasin sans payer. L’image du français a changé, et aujourd’hui, ils en payent le prix.

LA VRAIE QUESTION: L’AUSTRALIE EST-ELLE TOUJOURS UNE TERRE PROMISE, UN ELDORADO POUR LES BACKPACKERS ?

J’estime que la question se pose aujourd’hui. Fuir la crise en partant en Australie est-elle une solution ? De toute évidence, non. Le marché du travail est saturé. Les backpackers sont de plus en plus nombreux à rechercher du travail dans des fermes qui ne souhaitent pas les accueillir. Un niveau de vie qui augmente, un pouvoir d’achat qui diminue, NON ce n’est plus l’Australie que j’ai connu il y a 4 ans. Sans oublier, la merveilleuse réputation que les français ont forgé toutes ses années.

Je ne veux pas vous décourager. Même si l’expérience de partir un an à l’étranger est géniale, sachez, qu’il est de plus en plus difficile de vivre à long terme dans un pays en déclin (je parle pour les backpackers).

En dehors de ça, l’Australie est un magnifique pays. Mais ne faut-il pas plutôt partir en étant touriste, plutôt que “backpacker” ? Si vous êtes un simple touriste, vous pouvez voyager pendant 90 jours sur le territoire. Cela impose d’avoir une belle trésorerie pour financer votre voyage, mais c’est une solution envisageable.

En ce qui me concerne, j’ai pu renouveler mon WHV en novembre 2015. Je n’ai ni la conviction, ni la garantie que ma nouvelle expérience en Australie sera aussi convaincante que la première. J’espère d’abord trouver du travail en France avant de me lancer (par défaut) en Australie. “Pourquoi partir là-bas alors ?” Tout simplement, car j’ai eu une première expérience, et par conséquent, je connais à peu prêt les ficelles pour m’en sortir.

Si vous pensez partir dans le cadre du programme WHV en Australie, attendez-vous à ne pas voir la vie en rose tous les jours. L’expérience est unique, mais moins valorisante. Je vous encourage tout de même à tenter votre chance. Voyager a toujours été bénéfique dans l’apprentissage de la vie et l’ouverture d’esprit. Sachez qu’aujourd’hui, d’autres pays proposent le même WHV. Vous pouvez vous rendre au Chili, à Hong Kong (Chine), en Corée du Sud, au Japon, au Canada, en Argentine … Vous n’avez que l’embarras du choix.

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