Dans le cadre du programme #TesteurSosh, j’ai pu tester pendant une semaine le Huawei P10, le remplaçant du Huawei P9. Il est temps pour moi de vous dévoiler mon ressenti…
Habitué des téléphones pommés depuis l’iPhone 3GS, cette année j’ai voulu sortir de ma coquille et voir ce qu’il se fait ailleurs. J’ai par conséquent quitté iOS pour Android, d’Apple à Huawei. Les vrais savent, Android n’a jamais été une évidence chez moi. Pendant une semaine, Sosh m’a permis de tester le Huawei P10. Pour poser les bases, Sosh a eu la gentillesse de m’envoyer un Huawei P10 de couleur Graphite Black, avec une capacité de 64 Go. C’est parti !
UNBOXING, DESIGN & ERGONOMIE DU HUAWEI P10
Avec cette boite blanche, Huawei cherche la sobriété. Cette boite ressemble à un écrin, avec une ouverture aimantée de chaque coté. À l’intérieur se trouve le téléphone, le chargeur, le câble USB-C vers USB, les écouteurs et (petite surprise) une coque en plastique signée Huawei. Le constructeur marque un gros point en fournissant cette coque de protection à ses clients. C’est fort appréciable.
La première prise en main du téléphone est plutôt positive. On se retrouve avec un téléphone qui tombe bien dans la main. L’écran a une dimension de 5.1″ presque bord-à-bord et pèse 145g.
Parlons un peu du design. J’ai eu du mal à déterminer la matière au dos du téléphone. Mais croyez-moi, sa finition noir mat donne du cachet et renforce l’idée de téléphone premium et flagship chez Huawei. Attention toutefois, le dos du téléphone semble être sensible aux rayures. La coque incluse dans la boite est donc de mise. Problème résolu. On retrouve d’ailleurs pas mal de similitudes avec le téléphone pommé. Les bandes réseaux situées en haut et en bas du téléphone rappelle celles de l’iPhone 7. Le double capteur rappelle également celui de l’iPhone 7 Plus. Sauf que ces capteurs ne dépassent pas et restent parfaitement en place dans le boitier. Jonathan Ive devrait en prendre de la graine.
Sur la face avant, vous avez le capteur d’empreinte qui n’est en aucun cas un bouton physique. Mais il peut être configuré avec un retour haptique. Enfin, en façade, vous disposerez d’un capteur frontale de 8 MégaPixels pour vos plus beaux selfies.
Au niveau de la connectique et des boutons, le Huawei P10 possède un port USB-C, un port jack et d’un haut parleur sur la tranche basse. Sur la tranche droite, se trouvent le bouton d’alimentation et de volume. Enfin un tiroir SIM/micro SD se situe sur la tranche gauche. Vous pouvez insérer une carte micro-SD afin d’augmenter la capacité du téléphone. J’adhère complètement à l’utilisation d’un port USB-C. C’est l’avenir et cela fait plaisir que les constructeurs commencent à l’inclure. (le courage sans doute).
Bref, cette première prise en main est une bonne surprise. Passons maintenant aux performances du P10.
LES PERFORMANCES DU HUAWEI P10
Avant d’entrer dans les détails, je vais commencer par le capteur d’empreinte. Je ne connaissais pas le Huawei P9, mais visiblement son capteur d’empreinte n’est plus placé à l’arrière du téléphone, mais en façade et c’est très bien comme ça. J’ai été agréablement surpris par ce capteur d’empreinte. Il est rapide, très rapide. Il est plus rapide que le Touch iD de l’iPhone 7 (pourtant de 2nd génération). Prenez le téléphone, placez votre doigt et vous arrivez instantanément sur l’écran d’accueil. C’est juste parfait.
À noter, que ce capteur d’empreinte peut etre paramétré comme bouton de navigation physique. Il prendra la place des boutons digitaux configurés par défaut. C’est assez déroutant au début, et ça l’est toujours aujourd’hui. Pas forcement top dans mon usage.
Maintenant, entrons dans le vif du sujet. Je viens d’iOS et je ne connais pas du tout la surcouche logicielle maison de Huawei: EMUI 5.1. Avec Android, vous pouvez personnaliser à gogo votre springboard: thèmes, icônes, notifications… Android est un OS ouvert, tout le contraire d’iOS.
De base, j’ai changé le thème par défaut du P10. J’ai mis du temps à trouver les paramètres dédiés à la personnalisation de l’affichage. Puis, j’ai trouvé l’ application dédiée et pré-installée de Huawei permettant de changer le fond d’écran et les icônes. Le panneau des fonctionnalités est lui aussi personnalisable. Vous pouvez choisir quels boutons vous souhaitez mettre en évidence.
Coté performance enfin, le Huawei P10 est équipé d’un processeur octocoeur HiSilicon Kirin 960 de 2.4 GHz, d’une puce graphique ARM Mali G71 MP8 et de 4 Go de mémoire vive. De quoi faire tourner aisément Android et sa surcouche EMUI. L’expérience utilisateur reste fluide. Les différents raccourcis sont bien intégrés, mais ce que j’ai préféré c’est le mode tiroir permettant d’afficher deux applications en même temps.
Qu’en est-il des jeux ?
Pour tester les ressources du Huawei P10, j’ai choisi de d’installer Asphalt 8 (jeu de course). Ce jeu a la particularité de consommer beaucoup de ressources graphiques. J’ai joué une bonne demi-heure, j’ai eu quelques bugs graphiques, mais le téléphone a le mérite de ne pas chauffer. Les temps de chargement sont standards.
Enfin, l’écran affiche une définition de 1920 x 1080 (Full HD) avec une résolution de 432 ppp. À l’oeil, l’écran est magnifique, et il est possible de régler sa colorimétrie dans la section “Affichage”. Un mode NightShift appellé “Confort des yeux” est aussi disponible. Cela dit, il n’est pas possible de le paramétrer en fonction du lever ou du couché du soleil. Cela reste un détail. Son WiFi bénéficie de la norme ac, la meilleure actuellement sur le marché, il supporte la NFC et dispose d’un bluetooth 4.2.
De manière générale, le téléphone fait ce qu’on lui demande, et de manière très réactive SANS CHAUFFER. La puissance relative du téléphone est aussi liée au traitement photo. Avec ses deux capteurs Leica de 20 MegaPixels, le processeur graphique doit faire face à la demande de l’utilisateur, notamment avec le mode panorama et portrait.
QUE VAUT LA PHOTO SUR LE HUAWEI P10 ?
C’est LA grosse partie de ce test. Huawei a choisi la mythique marque allemande Leica pour équiper le Huawei P10 sur la photographie. Est-ce un pari réussi pour Huawei ?
Le double objectif du P10 dispose chacun d’un capteur de 20 MegaPixels avec une définition max de 5120 x 3840 px. Le premier capteur est un capteur classique. Le second est un peu plus particulier car il est principalement dédié à la prise de photo en noir et blanc, grande spécialité de Leica. Est-ce pour autant une réussite dans la réalité ?
Avant de rentrer dans des tests plus poussés du capteur photo, je vais commencer par des fonctionnalités classiques comme le mode portrait et ses différents modes. Afin de réaliser quelques clichés, je suis descendu dans les rues de Caen, choisissant quelques lieux stratégiques de la ville. (Ça vous fera découvrir un peu la ville dans laquelle je vis, désolé pour le soleil aussi…)
LE MODE PORTRAIT
Avec le temps, le mode portrait est devenu un mode indispensable dans nos smartphones. Celui du P10 est plutôt réussi. Mais j’émets quelques réserves concernant le mode “Selfie parfait” qui, à mon sens, n’est pas du tout utile. On est dans le “toujours plus”.
Le mode portrait est intimement lié à l’effet Bokeh. Pour rappel, l’effet Bokeh, c’est cet effet de flou en arrière plan d’une photo. Pour cela, il faut activer le mode “Grande ouverture”. J’ai testé avec intérêt ce mode, voici quelques photos:
Il est important de noter que le mode portrait n’est disponible qu’à une définition max de 3968 x 2976 px, en utilisant le capteur à 12 MP. Certaines photos ci-dessus, ont été prise avec le mode “couleurs vives”, afin de rendre la photo plus dynamique. Vous pouvez apercevoir un léger voile sombre en bas de la photo. Cela est utile pour isoler la couleur du sujet et la ressortir davantage.
Aussi, je n’ai pas réussi à identifier une fonctionnalité du mode portrait. Je l’ai entourée en rouge sur la capture d’écran ci-dessous. Si quelqu’un peut me dire dans les commentaires ce que c’est, je suis preneur.
Enfin, grâce aux nombreux outils de retouche photo, il est possible de personnaliser ses clichés. Par exemple l’effet Spash permet d’isoler une couleur sur une photo en noir et blanc: si votre sweat-shirt est bleu, vous pouvez extraire cette couleur du noir et blanc et l’afficher sur votre photo. Vous pouvez également ajouter un effet artistique sur vos selfies. Celui-ci ajoutera un flou d’arrière plan.
Dans la liste des effets inutiles, j’ai nommé la fonction “embellir”. Elle vous permet d’jouter du bronzage, de lisser votre peau afin de cacher vos imperfections. Au final, on se retrouve avec une photo pas du tout naturelle. Je pense que tous ces modes sont surtout destinés au marché chinois.
On est malheureusement noyé sous une pluie d’effets pour personnaliser ses photos. Huawei va un peu trop loin à mon goût et ce n’est pas forcement intuitif. On se perd pas mal dans ce fouillis. Dommage, ça mériterait un peu plus de simplicité.
On va maintenant voir en profondeur l’appareil photo.
UN APPAREIL PHOTO COMPLET
Le Huawei P10 mise beaucoup sur la photo. Beaucoup de réglages sont possibles, on va faire le point.
Le Huawei P10 bénéficie des fonctions classiques que l’on peut retrouver dans son smartphone en 2017. À savoir, l’HDR, Panoramique, Time-lapse, Ralenti etc…
Mais il permet aussi de faire des clichés qu’aucun autre smartphone ne peut faire (je cite l’iPhone par exemple). Dans mon exemple, je vais choisir la fonction Light Painting. C’est cette fonction qui permet de faire de longues trainées lumineuse dans la nuit (par ex. avec les phares de voitures sur une autoroute). Pas besoin de faire de réglages poussés, tout est déjà prêt pour que vous puissiez prendre une belle photo.
Comme son nom l’indique, la fonction “Cliché nocturne” ré-évalue la luminosité de l’environnement du sujet. En réalité, le P10 va réaliser une prise de vue sur quelques secondes. Le téléphone analyse la lumière et traite la photo afin de la rendre la plus naturelle possible. C’est à vous de déterminer quelle luminosité est la plus adéquate. Je me suis rendu dans l’Abbaye aux Dames à Caen afin de tester ce réglage, et j’ai était plutôt convaincu. Regardez par vous même avec les photos ci-dessous:
Le réglage panoramique est plutôt bien géré également, même si je trouve que la qualité photo est meilleure sur iPhone. Il est possible de faire des panoramiques à la verticale. Voici quelques clichés:
Passons maintenant aux réglages brut du P10. Comme bon nombre de smartphones sous Android, il est possible de passer vers des réglages plus professionnels. Ainsi, il est possible de régler l’ISO, l’exposition, la vitesse de l’obturateur, l’auto-focus et la balance des blancs. C’est très complet.
Le zoom optique x2 est vraiment excellent (voir photo “baignade interdite”). Le zoom numérique (jusqu’à x10) est toujours égal à lui-même, pour tous les constructeurs.
LE MODE MONOCHROME
Le mode monochrome est lui aussi configurable à souhait grâce aux réglages pro. Et le résultat peut être vraiment chouette si on choisit les bons réglages.
PARAMÉTRABLE À L’INFINI !
Je terminerai par les derniers paramètres photos possibles à configurer. En basculant vers la droite, vous avez ainsi la possibilité de régler la résolution d’image, la localisation GPS, le mode selfie parfait (j’en ai parlé plus haut), la capture des sourires, le suivi d’objet etc… Bref, vous avez plein de possibilités et c’est chouette. Il faut juste prendre le temps de les explorer.
En ce qui me concerne, je pense que le partenariat Huawei + Leica est un pari réussi. Le double capteur rempli parfaitement son usage et il est possible de personnaliser un maximum sa photo (peut être un peu trop). L’effet bokeh est une réussite. Cela dit, j’émets une réserve concernant certaines fonctionnalités, comme “Selfie Parfaite” qui à mon sens, n’a pas sa place.
Comme je l’ai dit plus haut, trop de fonctionnalités ne profitent pas vraiment à l’utilisateur et son expérience peut s’en ressentir. Mise à part ça, bravo Huawei, vous avez fait du bon boulot. Certains jugeront inutile, la présence d’un capteur monochrome, et c’est légitime.
On passe à la dernière partie de ce test: l’autonomie.
L’AUTONOMIE DU P10
La batterie du Huawei P10 a une capacité de 3200 mAh, ce qui lui permet de tenir une bonne journée, avec une utilisation standard. Si vous envisagez de jouer intensivement, l’autonomie diminuera assez vite (d’après mon utilisation). Huawei annonce 380h en veille et 30h00 en communication.
Si à la fin de votre journée, votre P10 crie famine, vous pouvez toujours le mettre en sursis en activant, en dernier recours, le mode de gestion d’alimentation ultra qui consiste à rendre le téléphone aussi basique que possible, dans le but de sauvegarder son autonomie et de la doubler. Bonne idée !
N’oublions pas que le P10 bénéficie de la charge rapide. Selon mes tests, le P10 atteint les 50 % en à peine une demi-heure. Pratique ! La pomme devrait en prendre note. La charge complète prend 90 minutes
IL EST TEMPS DE CONCLURE
Dans sa gamme de prix, le Huawei P10 est un très bon smartphone. Huawei a corrigé les défauts de son prédécesseur en positionnant le capteur d’empreinte en façade, et en augmentant la capacité de sa batterie. Cela n’empêche pas d’avoir quelques défauts.
Certains mettront en avant l’inutilité d’un capteur monochrome, qui aurait pu être remplacé par un objectif avec une meilleure focale. Aussi, le P10 est bourré de fonctions. Beaucoup trop à mon goût, et cela rend l’expérience utilisateur plus complexe. Combien d’entre vous exploitera son P10 à 100 % de sa capacité ? Ceci étant dit, ce P10 fait de très bonnes photos.
Sur le plan des performances, le P10 fait presque jeu égal avec le Samsung Galaxy S7. Il serait intéressant de savoir ce qu’il vaut par rapport au Galaxy S8.
Sur un point de vue plus personnel, et je terminerai la dessus, je ne me vois toujours pas passer vers Android. Ce système est trop brouillon à mon sens. Au delà des applications doublons pré-installées sur le téléphone, les surcouches et le rythme des mises à jour (au compte goutte selon les modèles) me freinent complètement. L’expérience Android est différente de celle d’iOS. Pour la petite anecdote, transférer les photos du Huawei vers mon Mac relève du challenge. Impossible de les transférer en USB sans installer Android File Transfer… J’ai dû passer par Google Drive. Ça a été une véritable perte de temps, et c’est déjà rédhibitoire. C’est cette simplicité que je recherche. iOS synchronise chaque photo en natif sur le cloud, si bien que c’est déjà disponible sur mon Mac. Bref, je ne m’étalerai pas sur le sujet, chacun est libre de choisir son écosystème. Android n’est clairement pas fait pour moi.
Le Huawei P10 est disponible au prix de 599 € sur le store officiel de la marque et chez tous les revendeurs. Il existe en version 64 Go, dans les couleurs Or, Argent et Graphite Black.
Je tiens à remercier chaleureusement Sosh et Mireille qui m’ont permis de réaliser ce test. Et à vous cher lecteurs, merci de m’avoir lu ! À très vite !